Visages noirs de boue ou gris de poussière, clameurs de la foule, klaxons des voitures de courses, échappées, chutes… et pavés. Le Paris-Roubaix c’est toute cette ambiance qui fait de "l’Enfer du Nord" le bonheur de notre territoire. Avec 15 communes traversées par la course, 15 secteurs pavés qui emmènent les coureurs vers le mythique carrefour de l’arbre, bien souvent, la course se joue en Pévèle Carembault.

Aux origines de la « Reine des Classiques »

En 1895, La ville de Roubaix s’est dotée d’un impressionnant vélodrome (aujourd’hui disparu à l’emplacement de l’actuelle sortie du Parc Barbieux), grâce aux fonds personnels de deux industriels du textile, Théodore Vienne et Maurice Perez.

Alors qu’à l’époque les grandes courses arrivent toutes à Paris, les deux magnats ont l’idée de génie de créer une course qui part de la capitale et arrive... au vélodrome, pour un événement à la hauteur de ce nouveau lieu de divertissement.

Le dimanche 19 avril 1896, près de 50 coureurs s’élancentau départ de ce premier Paris-Roubaix. Les pavés représentent une difficulté, mais ils ne sont qu’une composante du reste du parcours composé de routes de terre, passant par Beauvais, Amiens, Doullens Arras et Hénin-Liétard avant de rejoindre Roubaix.

Dès cette 1ère année, la course est émaillée d’incidents et de chutes qui posent la 1ère pierre de la légende. Le cyclisme n’est pas encore un milieu très professionnalisé et les coureurs doivent faire face à chaque incident sans assistance.

Au début simple course de préparation pour les Classiques que sont alors Paris-Brest-Paris et Bordeaux-Paris, Paris-Roubaix s'est peu à peu forgé une réputation. Après la 2e Guerre Mondiale, débute la « bataille » des pavés pour le Paris-Roubaix. Avec la modernisation des routes, les pavés disparaissent sous le bitume. Les organisateurs doivent dénicher des secteurs encore intacts qui font tout le sel de cette course.

En 1955, Ils en trouvent un à Mons-en-Pévèle : le Pas Roland, petite route d’autre âge qui serpente sur le mont et dans un « piètre état ». Trois années plus tard, c’est au tour du Carrefour de l’Arbre, devenu un secteur clef qui fait aussi partie de l’histoire régionale dont les terres gardent le souvenir de la bataille médiévale de Bouvines.

A partir des années 1980, un travail de sauvegarde et de réhabilitation de ces secteurs fait entrer les pavés dans le patrimoine régional. Désormais chaque secteur de la course est marqué par une borne.

Pourquoi « l’Enfer du Nord » ?

Chaque année, l'épreuve trouve son originalité dans les retournements de situations, les chutes, crevaisons et autres incidents mécaniques. Mais aussi du vent, de la boue ou de la poussière que doivent affronter les coureurs et qui légitime « l‘Enfer du Nord ».

C’est pourtant de l’édition du 20 avril 1919 que naît la légende de « L’Enfer du Nord ».

Le sobriquet ne qualifiait pas l’état des routes puisque l’organisation s’est accordée sur un changement de parcours pour éviter les routes en plus mauvais état. Mais tout simplement parce que la course traverse des paysages en ruine, meurtri par la Grande Guerre. C’est le journaliste, Victor Breyer qui titre la course et donne son mythe fondateur au Paris-Roubaix.

Cette édition est aussi marquée par un fort vent du nord qui en fait le Paris-Roubaix le plus lent de l’Histoire. Henri Pélissier, vainqueur déclare « Ce n’était pas une course, c’était un pèlerinage ».

Le plus petit pavé de Paris-Roubaix

C'est à Cysoing que se trouve désormais le plus petit secteur pavé de Paris-Roubaix. Inauguré le 4 avril 2005 en présence de Jean-Marie Leblanc, directeur de l'épreuve, ce pavé a été baptisé "Pavé Jean-François Pescheux". En accord avec Amaury Sport Organisation, l'entreprise organisatrice de la course, une partie du haricot situé sur le passage des coureurs a été rasé. Les extrémités du haricot ont été conservées et c'est un passage pavé de 4 mètres de large qui permet à présent aux coureurs de conserver leur trajectoire en toute sécurité.

Une signalétique originale en Pévèle Carembault

Fière de ses pavés, médiatisés chaque année par cette course mythique, la Communauté de Communes a la volonté et l'ambition de faire de ce patrimoine un véritable produit touristique pour les habitants de la Pévèle Carembault mais également pour les visiteurs amoureux des balades à pied, à vélo ou à cheval. À cet effet, une signalétique a été mise en place aux entrées des secteurs pavés.

Des bornes routières "à l'ancienne" (blanches, arrondies au sommet, avec un chapeau rouge) indiquent désormais aux promeneurs et aux sportifs qu'ils empruntent un des lieux sacrés du cyclisme. Les bornes portent la mention " Pavés de Paris-Roubaix". Elles indiquent également le nom de la commune, la longueur du secteur, ainsi que le nom du pavé.

L'édition 2024

Pour une nouvelle palpitante édition, rendez-vous le 7 et 8 avril prochain aux abords de l’un des secteurs pavés de Pévèle Carembault pour encourager les cyclistes des 5 courses : la 121ème édition du Paris-Roubaix, le 4è Paris-Roubaix Femmes, le Paris-Roubaix Challenge 2024, le Paris-Roubaix juniors et le Paris-Roubaix espoirs (nouveauté 2024)

Et pour les cyclistes les plus téméraires, tentez le défi d’un des secteurs pavés de Pévèle Carembault :

1. Pavé Marc Madiot / Beuvry-la-Forêt > Orchies. Longueur : 1 400 m 

2. Pavé du Chemin des Prières / Orchies. Longueur : 1 700 m 

3. Pavé du Bar - Pavé du Nouveau Monde / Auchy-lez-Orchies > Bersée. Longueur : 2 700 m

4. Pavé du Blocus et de la Croix Blanche / Mons-en-Pévèle. Longueur : 3 000 m 

5. Pavé de la Rosée / Mérignies > Avelin. Longueur : 675 m

6. Pavé du Pont-Thibault / Ennevelin. Longueur : 1400 m

7. Pavé de l’Epinette - Pavé du Moulin de Vertain / Templeuve-en-Pévèle. Longueur : 700 m 

8. Pavé Gilbert Duclos Lassalle - Pavé des 4 Chemins / Cysoing > Bourghelles. Longueur : 1 300 m 

9. Pavé des 4 Chemins - Pavé du Calvaire / Bourghelles > Wannehain. Longueur : 1 100 m  

10. Pavé de la Justice / Camphin-en-Pévèle. Longueur : 1 800 m

11. Pavé de Luchin - Carrefour de l’Arbre / Camphin-en-Pévèle > Gruson. Longueur : 2 100 m

 

Sources : 

  • Louis Rigaud, Paris-Roubaix. L’iconographie du mythe de l’Enfer du Nord, Université de Lille, Mémoire de 2022
  • Site région Hauts-de-France et Nord Evasion

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