Vous participez à une randonnée en autonomie pour découvrir la commune de Cysoing.
Les 4 978 habitantes et habitants de Cysoing (état au 18 mars 2021) sont heureux de vous accueillir pour vous faire découvrir quelques richesses de leur cité. L’origine du nom est incertaine mais l’existence du village est attestée dès l’époque mérovingienne (600 – 800 de notre ère).
Sur le parcours de 6,5 kms, vous apprendrez des anecdotes surprenantes sur la ville, les habitants et les éléments du patrimoine local.
Merci aux ambassadeurs de l’Office de Tourisme Pévèle Carembault pour leur contribution dans la réalisation de ce parcours. Découvrez le parcours : plan du parcours.
Bonne découverte !
Une véritable pyramide ?
Nous sommes en 1744. La guerre de succession d’Autriche (1740-1748) fait rage en Europe. Les frontières septentrionales du royaume, des Flandres à l’Alsace, se trouvent menacées. Louis XV décide d’une intervention décisive en Flandres pour mettre fin au conflit avec l’Archiduché d’Autriche, la Grande-Bretagne, le Brunswick et les Provinces-Unies. Du 14 au 17 mai une partie de l’armée du roi, soit 57 000 hommes, s’assemble sur la plaine de Cysoing, là-même où s’est déroulée le 27 juillet 1214, la bataille - dite- de Bouvines.
D’abord logé à Lille, le roi rejoint le 14 mai l’abbaye Saint-Calixte où il loge durant 3 nuits. Le vendredi 15 mai, il passe en revue le campement de l’armée royale installé sur la plaine. Ce dessin, pierre noire et aquarelle, de Jean-Baptiste Martin, donne une bonne idée de ses installations. On remarque au centre un bel arbre, qui donnera plus tard son nom à un fameux carrefour…
La bataille de Fontenoy, aujourd’hui une section de la ville d’Antoing (Belgique), se déroulera près d’un an plus tard, le 11 mai 1745, en présence, fait rarissime, du roi lui-même, du dauphin âgé de 15 ans et futur père de Louis XVI. C’est une victoire française qui laisse, toutes troupes confondues, plus de 5 000 morts et 10 000 blessés (en une journée…), et réorganise le système politique d’une bonne partie de l’Europe. La tradition populaire veut que ce soit à la bataille de Fontenoy qu’un officier français ait lancé la célèbre phrase « Messieurs les Anglais, tirez les premiers ! ».
Durant son séjour à l’abbaye, Louis XV en avait apprécié tout particulièrement l’opulence, le cadre et les jardins. Un membre de sa suite aurait affirmé que « la verdure est plus belle qu’à Versailles… ». Le roi envisage, dès lors, de « mettre l’abbaye en commende », c’est-à-dire de mettre un laïc à sa tête pour en récupérer les revenus. L’abbé de l’époque, Laurent de Roque, sentant le (mauvais) vent venir, décide alors de flatter sa Majesté en érigeant un monument à son honneur qui le détournerait de son dessein.
C’est ainsi qu’est inauguré le 21 mai 1751 l’obélisque, pompeusement appelé Pyramide placé à l’époque au centre d’une étoile formée par les grandes allées du parc situé à l’arrière de l’abbaye, aujourd’hui complètement disparu, et occupé essentiellement par l’îlot d’immeubles récents que vous avez derrière vous. Une partie de ce terrain, qui se trouve donc à l’est de l’abbaye, était occupée par le potager qui a fait l’objet en 2009-2010 d’une riche campagne de fouilles sur 5 600 m².
Bien évidemment, les panneaux renflés qui se trouvent sur les trois côtés de la pyramide sont à la gloire du Roi, commençant tous par : « A la gloire de Louis XV, Roi très chrétien… »
Le monument a été inscrit dans la première liste des monuments historiques classés, créée en 1840 par Prosper Mérimée. Il a évidemment été l’objet de plusieurs campagnes de restauration, en particulier en 1888.
A l’initiative de la municipalité Benjamin Dumortier, maire, et de son conseil municipal, sous la direction de Jean-Bernard Stopin, architecte du patrimoine, une dernière restauration a été entreprise et la magnifique Pyramide de Fontenoy que vous avez devant vous a été inaugurée, le 13 juillet 2019.
D’après :
- Alain PLATEAUX, La revue du camp de Cysoing, le 14 mai 1744 : un événement, un même point de vue, deux œuvres différents… Pays de Pévèle n°87, SHPP, 2020.
- Alain PLATEAUX (dir.), Cysoing, Recherches sur une abbaye disparue, SHPP, 2004.
- Jean-Bernard STOPIN, La restauration de la pyramide de Fontenoy, Pays de Pévèle n°86, SHPP, 2019.
Crédit photo :
Illustration 1 : Le camp de Cysoing, dessin, pierre noire et aquarelle, Jean Baptiste Martin (né en 1700), Service historique de la Défense, Vincennes