Vous participez à une randonnée en autonomie pour découvrir la commune de Cysoing.
Les 4 978 habitantes et habitants de Cysoing (état au 18 mars 2021) sont heureux de vous accueillir pour vous faire découvrir quelques richesses de leur cité. L’origine du nom est incertaine mais l’existence du village est attestée dès l’époque mérovingienne (600 – 800 de notre ère).
Sur le parcours de 6,5 kms, vous apprendrez des anecdotes surprenantes sur la ville, les habitants et les éléments du patrimoine local.
Merci aux ambassadeurs de l’Office de Tourisme Pévèle Carembault pour leur contribution dans la réalisation de ce parcours. Découvrez le parcours : plan du parcours.
Bonne découverte !
Dans l’abbaye !
Nous sommes ici au centre de l’abbaye de Cysoing. Elle est représentée telle qu’elle était encore en 1792, c’est-à-dire il y a un peu plus de 2 siècles. Il n’en reste aujourd’hui quasiment plus rien. Mais pourquoi donc une abbaye à Cysoing ? Notre région appartenait à l’empire franc, sous le règne de l’empereur Charlemagne (mort en 814 à Aix la Chapelle). Son fils Louis le débonnaire (ou le pieux) hérite de l’empire. (seuls les enfants mâles héritaient) Il a lui-même entre autres 3 fils qui se partagent le territoire et une fille Gisèle (821-874) qui reçoit en dot le fisc de Cysoing, Gruson et Annapes, lors de son mariage avec Eberhard, aujourd’hui retranscritEvrard de Frioul (820-866).
Les époux s’installent à Cysoing où existe un modeste sanctuaire. En 850, le couple décide de doter celui-ci d’une relique, comme il est de coutume à l’époque. Evrard obtient de Rome le corps du Pape Calixte décédé en 222. La translation vers Cysoing s’accompagne de « miracles » et attire surtout de nombreux pèlerins qui ne manquent pas de verser leur obole… A la mort d’Evrard en 866, Gisèle fait transférer son corps dans la chapelle funéraire qu’elle a fait construire près du sanctuaire. Elle-même et leurs enfants y seront enterrés. C’est probablement sous la pelouse, qui se trouve en face de vous, que tout ce monde repose aujourd’hui. Sauf Evrard, devenu saint, et dont l’ensemble des ossements, ainsi que quelques-uns de ceux de saint Calixte reposent, dans l’église paroissiale Saint-Calixte de Cysoing.
En 1129, les chanoines réguliers de Saint-Augustin (ce sont les mêmes qui s’installent à Phalempin) fondent une abbaye dite Saint-Calixte qui va connaître des périodes de faste et de décadence. Bien évidemment, l’abbaye est de nombreuses fois remaniée et transformée. Au début du XVIIIe siècle, elle prend son allure la plus complète et la plus élégante avec de nombreux bâtiments fonctionnels, des jardins magnifiques et des aménagements hydrauliques sophistiqués.
Durant la période révolutionnaire, l’abbaye est désacralisée en 1791 puis incendiée en 1793. Les ruines serviront de carrière aux habitants de Cysoing et des environs (on en trouve des vestiges un peu partout). Ce n’est qu’en 1795 que le parc est loti et vendu. L’avocat lillois Paul Riquet en achète une grande partie et utilise des pierres récupérées pour construire le château que vous découvrirez en fin de parcours.
Comme souvent en Pévèle - et ailleurs - , il y a des « mythes » ou des « légendes » qui ont la vie dure. On évoque parfois ici l’existence de souterrains qui iraient jusqu’à la cathédrale de Tournai…
D’après :
- Charles MERIAUX, Calixte et Evrard, Saints Patrons de l’abbaye de Cysoing, Pays de Pévèle n°86, SHPP, 2019.
- Alain PLATEAUX (dir.), Cysoing, Recherches sur une abbaye disparue, SHPP, 2004.
Crédits photos :
Illustration 1 : Une reconstitution de l’abbaye, telle qu’elle devait être en 1792. Alain Plateaux, 2004, © SHPP
Illustration 2 : La maquette de l’abbaye insérée dans le contexte urbain actuel de Cysoing. Pierre Delecour. Dans « Cysoing. Recherches sur une abbaye disparue », dir. Alain Plateaux, © SHPP, 2004